L’ainsité correspond à la tendance d’accepter les choses telles quelles, comme elles se présentent devant nous. C’est une attitude qui permet d’apprivoiser la réalité en chair et en os, sans intermédiaire, c’est-à-dire sans le filtre de nos croyances, pensées et perfectionnisme hérités. Pour arriver à ce stade, la mise entre parenthèses proposée en sophrologie (phénoménologie) permet cet état d’ainsité, et en même temps l’ainsité permet la mise entre parenthèses. Dans le mode de fonctionnement de survie, l’acceptation peut être assimilée à la résignation ou soumission, mais dans la dimension de la conscience qui s’éveille, elle devient une transcendance. Par exemple, si l’on se réfère à la peur de vieillir, la proposition de la survie signifie combattre le vieillissement à tout prix et nous devenons ouvert aux propositions illusoires qui défilent pour ne pas vieillir de la part de la société de consommation. L’acceptation de ses soucis signifie les transcender, elle peut permettre de les dissoudre, c'est-à dire accepter le vieillissement comme faisant partie de l’existence.
L’ainsité allège la vie, la libère du souci excessif, en tout cas le diminue. Selon le principe 90/10, de Stephen Covey, 10% de la vie se compose de ce qui nous arrive. 90% de la vie est décidé par la façon dont nous réagissons. 10% correspond aux faits, le reste à nos opinions, à nos réactions. Le feu rouge correspond à ce qui arrive, et nous ne pouvons pas le changer, par contre notre réaction, oui. De même, si l’avion est en retard, si la journée est avec du brouillard, s’il neige, si les choses ne sont pas comme nous les avions pensées, c’est le 10%; la suite dépend de nous. L’ainsité permet de faire une lecture claire de ce qui nous arrive et comment nous pouvons réagir, ou mieux encore, agir. Cette pratique est dans les fondements de la sophro, avec une conscience éclairée, les choses se présentent pour être vues dans leur nudité, en nous permettant le choix d’agir créativement.
L’acception dans la conscience (ainsité) devient royale, par contre dans la survie, elle devient pénible. Le passé est un fardeau tant qu’il n’est pas accepté. Paradoxalement, l’acceptation du fardeau le dissout.
La pratique de l'ainsité au quotidien devient un chant dans l’existence, une manière de saisir la réalité sans crainte. Moins d’anxiété et plus d’ainsité. Même arriver à accepter tout ce qu’on n’arrive pas encore à accepter.
Claudia et Ricardo
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