De nos jours, tout le monde fait la course, nous sommes dans la dictature du "très vite". La rapidité s’impose, elle est valorisée. La technologie nous facilite cette vitesse, mais, pour aller où ? Si c'était juste pour avoir plus de temps pour vivre et grandir au lieu de courir ? Mais plus l'ordinateur, le téléphone, la voiture, vont vite, plus on se met la pression (soyons clairs, l'ordinateur n'y est pour rien). Bonjour Burnout !
Comme le lapin dans le film "Alice au pays des merveilles" qui disait en courant : "je n'ai pas le temps, je n'ai pas le temps", nous courons toute la journée, avec l’impression que tout passe si vite, que nous n'arriverons jamais au bout…. et, en plus, la déception de ne pas avoir tout fini. La réalité est toute autre, notre système nerveux n'est pas habitué à autant de vitesse constante. Ralentissons !
La sophrologie dans ses méthodes et ses techniques systématisées par le Pr Caycedo depuis ses débuts, inclut l'antidote à cette course folle collective : la fameuse "pause d'intégration" qui commence avec une "pause de récupération". Un moment pour s'arrêter et observer, contempler, percevoir, apprécier, savourer, déguster, vivre. Dans les années 60's nous n'étions pas encore dans l'accélération d'aujourd'hui, mais c'était déjà dans l'air, la voie commençait à se dessiner.
Ralentir ne signifie pas perdre en efficacité, ni perdre du temps. Il s'agit davantage de mettre en valeur la qualité plutôt que la quantité. Dans l'accélération nous perdons la profondeur, dans la lenteur nous en gagnons. Dans la rapidité, il n'y a pas le temps de recul, de la réflexion, de la mise entre parenthèse. Ralentir, permet l'intégration et l'assimilation des expériences. Nous avons besoin de temps pour assimiler la vie, nous avons besoin de moments de repos, de ralentissement, sans être branchés à notre téléphone portable, mais plutôt intériorités dans notre être profond. Comment contacter son âme et son être dans la vitesse, au milieu de tant d'occupation ? Le contact avec la profondeur se fait de manière claire dans les moments d'arrêt, par exemple, lors d'une méditation, d’un moment contemplatif, d’une pause, voire d’un moment d'ennui, ces instants qui s’écoulent comme de rien et qui sont pourtant si créatifs et salutaires.
La sophrologie contribue à ce passage de la "fast attitude" vers la "slow attitude" que des sociologues préconisent. Le "fast food" commence à perdre des points, au profit du "slow food". Le "slow sexe" fait ces premiers pas, bien que le tantrisme et le taoisme en parlaient déjà dans leurs pratiques il y a des milliers d’années, même le "slow business" fait de véritables expériences d'efficacité dans le monde de l'entreprise. Pour profiter de l'accélérateur, il est parfois nécessaire de s'arrêter, de vivre un moment de lenteur qui nous permettra de capter le bon vent pour saisir la meilleure opportunité.
Cultiver la "slow attitude" signifie aller au rythme de la vie, de la nature, probablement pas celui de la civilisation actuelle, obsédée par l'esprit de croissance qui ne lui laisse pas le temps de réfléchir sur elle-même. S'arrêter aujourd'hui devient un besoin fondamental, on ne peut plus continuer la tête baissée sur le guidon en appuyant sur l'accélérateur. Le contact avec la nature nous rappelle ce rythme que le corps reconnait si bien et sait simplement s’y ressourcer.
La "slow attitude" est la meilleure manière d’être efficace, d’accomplir, de réussir sans laisser de plumes, de se sentir un être humain (sujet) et pas un faire humain (objet).
Claudia Sanchez et Ricardo lopez
EXERCICES
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1. S'arrêter pour respirer. Toutes les heures ou toute les deux heures, faire 5 respirations lentes et profondes en se concentrant dans la région du bassin. Inspirer et ramener la conscience dans la région du bas ventre, expirer amener la conscience dans tout le corps.
2. Planifier sur son agenda des rendez-vous avec soi-même dans la journée ou dans la semaine.
3. Habituer les autres à ces moments pour soi. Même pour les parents, habituer les enfants à vous voir en train de faire un exercice ou un moment de méditation, relaxation ou respiration consciente-
4. En réalisant une activité, se poser la question : est-ce que cela vaut la peine d’aller aussi vite ? et décider de ralentir ou d'arrêter.
5. Modifier le langage qui renforce l'attitude : changer l'expression "je vais vite faire ceci ou cela" par "je prends mon temps", etc. Pratiquer la marche au ralenti.
6. Faire des siestes non seulement à midi mais aussi à 18h00.
7. Faire une minipause d'intégration en fermant les yeux durant 5 minutes, sans rien faire.
8. Manger lentement en appréciant, de même pour d'autres activités.
9. Créer des rituels de lenteur et d'intégration, à la fin de la journée, de la semaine, du mois, de trois mois, etc, au passage entre les saisons, par exemple.
10. Établir une autodiscipline d'entraînement en sophro-méditation, etc.
Nous vous souhaitons une belle période estivale en "slow attitude".
Claudia Sanchez et Ricardo Lopez
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