2011

La jeunesse d'aujourd'hui se porte bien par rapport à quelques années en arrière. Loin des clichés qui affirment le contraire, nous assistons à une époque où les enfants et les jeunes sont pris en considération beaucoup plus qu'il y a quelques décennies en arrière. A l'époque, le jeune n'était pas pris au sérieux sauf s'il avait des attitudes d'adulte. C'est dans les années 60 que cela commença à changer. Les médias et la société de consommation ont récupéré cette nouvelle tendance et aujourd'hui,même les adultes éprouvent des difficultés à lâcher le temps de leur jeunesse ; le phénomène des « adultelescentes » fait son apparition, c’est-à-dire le fait de vouloir prolonger son adolescent vers la quarantain! e ou plus, en ayant des difficultés à devenir adulte.

Aujourd'hui la jeunesse, même si elle doit affronter de nouveaux phénomènes sociaux comme le manque de définition des repères, le monde virtuel, les changements familiaux et sociaux significatifs, reste néanmoins bien outillée. La génération précédant nos jeunes d’aujourd’hui a contribué à leur évolution par une prise de conscience. Plusieurs parents aujourd'hui ont recours aux médecines complémentaires, aux pratiques de la sophrologie ou à d’autres techniques semblables. Les mœurs de la société par rapport au corps ont changé également, dans un sens favorable. Prenons, par exemple, la relation au corps. Dans nos cours et séminaires destinés aux jeunes, la perception du corps, la verbalisation descriptive de ce qu’ils ressentent dans nos pratiques est plus fluide qu'il y a ! une vingtaine d'années en arrière.L’assimilation des sujets touchant le développement personnel est plus rapideet, parfois même, par de très jeunes enfants.
 

Nos expériences d’application de la sophrologie en milieu scolaire sont proposées aux élèves lors des semaines hors cadre ou des semaines spéciales. La réceptivité des élèves est toujours grande. Au Gymnase d'Yverdon, par exemple, où nous présentons la sophrologie depuis 1996, les jeunes se retrouvent dans ce que la sophro leur offre. Nous abordons des sujets sur la gestion du stress, l’estime de soi, la confiance en soi, la conscience de soi, l’amélioration de performances, les relations avec les autres. C’est du développement personnel pour jeunes à l’école par la sophrologie. Durant trois jours, les élèves, à chaque fois, manifestent avec intérêt leur participation. D’autres expériences similaires se suivent dans d’autres écoles, par exemple! au Lycée Blaise-Cendrars à La Chaux-de-Fonds, où une centaine d’élèves chaque année sont sensibilisés aux outils de la sophro. Nous confirmons à chaque fois que les jeunes sont à l’aise avec la reconnaissance de leur être. Cela leur parle, ils se retrouvent.

La conscience collective s'éveille, et les jeunes jouent un rôle important dans ce processus. C'est dans notre jeunesse que des intuitions sur notre existence apparaissent. Si un aspect contestataire se révèle, c'est dans la nature des ados, loin des clichés présentés par les médias, il peut être révélateur et salutaire pour l'entourage. Sans les idéaliser non plus, les jeunes doivent relever des défis et nous pouvons leur faire confiance. Le rôle des adultes consiste à leur donner envie de grandir. Le jeune s’épanouit mieux quand les adultes sont bien à leur place. Les différences d’âge et de génération peuvent mieux interagir dans ces conditions. Nous invitons en automne des jeunes à participer à des séminaires où il y a des adultes, et l’interaction se révèle d’une grande richesse. La dimension humaine est le dénominateur commun de ces différences. 
 

« Les jeunes vont bien surtout quand les adultes grandissent ».

Claudia Sanchez et Ricardo Lopez

Pour équilibrer la famille, regardons le point de vue transgénérationnel.

Une vision transgénérationnelle nous apporte un cadre beaucoup plus large de nos histoires de famille.  La famille est la manifestation d'un passé, d'un présent et d’un devenir. La vision transgénérationnelle nous permet de comprendre qu'il existe une continuité des histoires de la famille. Des expériences humaines se suivent, où la conscience s'éveille progressivement. Des conflits se résolvent collectivement, en équipe, de génération en génération, à travers le temps. La conscience humaine n'est pas pressée, elle a son rythme, son temps pour créer, pour vivre, pour donner du sens et transmettre les expériences de la vie 
 
La conscience collective dans le transgénérationnel a du sens à travers le temps. Parfois nos ancêtres ont dû vivre un scénario dramatique, où les expériences vécues n'ont pas eu le temps d'être assimilées ni digérées ; elles finissent par être transmises aux générations suivantes qui pourront, éventuellement, continuer cette laborieuse tâche d'intégration collective des expériences, si les conditions se présentent. Dans le cas contraire, la descendance pourra subir cette influence néfaste et continuera sa transmission. Dans cette logique, par exemple, de manière caricaturale, c'est l'enfant qui manifeste le problème des parents ou de la lignée et c’est le petit-enfant qui trouvera la solution, totalement ou en partie. Parfois la lignée s'arrête si la solution n'arriv! e pas. Mais la conscience suit son cours, les informations ne se perdent jamais, elles passeront à la conscience collective de toute façon. 
 
« Les informations ne se perdent jamais, elles passeront à la conscience collective de toute façon ».

Les enfants et les jeunes, tant qu’ils vivent sous le toit des parents, reflètent ce qui se vit dans la famille ou la lignée familiale. De la même manière que chaque membre de la famille exprime une partie du problème, chacun a aussi une partie de la solution. La sophro dans le transgénérationnel nous permet d'avoir une optique plus large, globale. Il nous arrive de travailler pour les enfants à travers les parents et cette technique s'avère alors plus efficace et plus rapide, si les parents sont d’accord de jouer le jeu.
 
Le travail de la famille doit tenir compte de l'histoire de celle-ci, de ses réussites et de ses échecs, de ses luttes et de ses exploits. Nous évoluons de manière collective.

Claudia Sanchez et Ricardo Lopez